Le célèbre parc à thèmes français, Le Puy du Fou, pourrait s’implanter en Wallonie, et plus précisément sur le site du Fourneau Saint-Michel à Saint-Hubert. Le bourgmestre de la commune y voit une belle opportunité, et Dominique Gillard, député provincial en charge du domaine, confirme l’intérêt du parc pour ce projet.

Le Puy du Fou, quatrième parc à thèmes le plus fréquenté en France après Disneyland Paris et le Parc Astérix, emploie 700 personnes en Vendée et cherche activement à ouvrir un quatrième site en Belgique. Après plusieurs tentatives infructueuses, la ministre régionale du Tourisme, Valérie Lescrenier (Les Engagés), déclarait encore en septembre dernier que « l’idée d’un Puy du Fou en Wallonie n’était pas abandonnée. »
Une opportunité économique pour la région
Didier Neuvens, bourgmestre de Saint-Hubert, soutient le projet, y voyant un levier économique majeur pour l’emploi et le tourisme local. En effet, l’installation du Puy du Fou pourrait générer des centaines d’emplois et attirer un afflux important de visiteurs.
Le domaine du Fourneau Saint-Michel, propriété de la Province de Luxembourg, s’étend sur 40 hectares et coûte environ 6 millions d’euros par an en gestion et en événementiel. Ces dernières années, deux appels à concession ont été lancés afin de trouver un opérateur privé capable de développer le site tout en respectant son cadre naturel et historique.
Le premier appel d’offres (2020-2021), lancé en pleine pandémie, avait échoué, la seule offre reçue étant hors délai. Un second appel en 2022, avec des conditions revues (investissement provincial de 200 000 € par an, durée de concession allongée à 15 ans, intégration des établissements horeca…), n’a pas rencontré plus de succès.
Un troisième appel d’offres en préparation ?
Le dossier du Fourneau Saint-Michel est désormais entre les mains de Dominique Gillard. Selon lui, « il y a un intérêt du Puy du Fou, mais rien n’est décidé. » La commune de Nassogne, également concernée par le projet, doit encore être consultée.
Quant à un éventuel troisième appel d’offres, M. Gillard reste prudent : « On pourrait aller vers la rédaction d’un nouveau cahier des charges, peut-être avec Idélux. L’idée serait d’ouvrir à des opérateurs privés, y compris le Puy du Fou, tout en intégrant les établissements horeca. »
Des défis à relever
Plusieurs obstacles restent à franchir avant une implantation du Puy du Fou en Wallonie. Le patrimoine bâti, sous la surveillance de l’Agence wallonne du Patrimoine, impose des contraintes strictes, notamment pour l’Auberge du Prévost. De plus, d’autres opérateurs locaux, comme le parc Chlorophylle à Dochamps ou Houtopia à Houffalize, pourraient également être intéressés par la gestion du site.
Enfin, la Province doit encore finaliser son budget avant de se pencher sur un nouvel appel d’offres. Certaines rénovations, comme la remise aux normes de l’Auberge du Prévost et la réfection des toitures des Tahons, doivent être réalisées en priorité.
Une convention déjà en place
Depuis le 1er avril 2024, le Fourneau Saint-Michel est lié par une convention avec l’association française des Vieux Métiers d’Azannes, située près de Verdun. Ce partenariat, qui court jusqu’en 2027, permet à 400 bénévoles de reconstituer d’anciens métiers artisanaux. En 2026, le Fourneau Saint-Michel accueillera à son tour cet événement.
Si le projet du Puy du Fou avance, il devra donc s’intégrer dans ce cadre existant, tout en surmontant les obstacles administratifs et patrimoniaux qui l’entourent.
Affaire à suivre.
Source: L’avenir.